Rosine Mbakam a 34 ans, elle est camerounaise. Il y a 7 ans, elle part vivre en Belgique pour étudier le cinéma et y fonde une famille. Aujourd’hui, elle revient au Cameroun et pose un regard sur celle qu’elle est devenue, imprégnée par la force des femmes de sa terre natale.
Dans Les deux visages d’une femme bamiléké, il y a, d’un côté, le visage de Rosine (Mambar, de son nom bamiléké), partie vivre dans un autre pays et, de l’autre, le visage de sa mère, Bâ, qui représente ses origines, ses traditions et ses forces. On découvre la relation intime qui lie ces deux femmes et qui permet à Mambar d’oser aborder des questions sensibles avec Bâ. Un rapport douloureux et riche à la fois. Bâ raconte ainsi sa vie, son rapport aux hommes et aux autres femmes du village. À 18 ans, elle s’est mariée au père de Mambar qui, plus tard, prit une coépouse, avec laquelle le lien n’est toujours pas évident.
Au fil du récit se dévoile une femme forte, qui travaille dur pour ne pas dépendre de son mari. Après sept ans d’exil, Rosine pose un regard nouveau sur la terre où elle a grandi, observant sa mère et les femmes qui l’entourent. Celles qui ont fait d’elle en partie ce qu’elle est aujourd’hui, dans sa complexité et dans son métissage. Rosine aborde ces questions intimes qu’elle parvient à rendre universelles : de qui sommes-nous l’enfant et que nous reste-t-il de cette culture familiale et sociétale quand on la quitte pour d’autres horizons ?